Gose In the Shell

Le portrait

Ghost in the Shell ? Non, Gose in the Shell. Notre hommage à Masamune Shirow et aux traditions nippones revisitées dans nos cuves suisses.

Cette Gose d'inspiration japonaise pousse les frontières du style allemand vers des territoires inexplorés. Le riz remplace une partie de nos malts traditionnels, apportant cette finesse cristalline caractéristique des bières asiatiques. L'umeboshi – ces prunes salées qui font frémir les palais occidentaux non initiés – s'invite dans le processus pour une acidité aux accents orientaux.

Le coup de génie ? La fermentation avec des levures de saké. Ces micro-organismes nippons transforment notre moût en voyage gustatif transculturel. À 3,8%, elle reste fidèle à l'esprit désaltérant de la Gose tout en déployant cette complexité saline-fruitée qui caractérise l'umeboshi.

Résultat : une bière qui dialogue entre Leipzig et Kyoto, où l'acidité traditionnelle de la Gose rencontre l'umami japonais dans un équilibre délicat à 6 IBU seulement.

L'histoire

Nous avons toujours été fascinés par les passerelles entre cultures brassicoles. La Gose allemande, avec son profil salé-acidulé, nous semblait être le véhicule parfait pour explorer l'univers gustatif japonais.

L'inspiration nous est venue en observant les points communs entre ces deux traditions : l'usage du sel, l'acidité contrôlée, la recherche d'équilibre plutôt que de puissance. L'umeboshi, ces prunes marinées dans le sel qui accompagnent le riz japonais depuis des siècles, partageait cette philosophie saline avec la Gose de Leipzig.

Incorporer des levures de saké était notre façon de pousser l'expérience au bout de sa logique. Ces souches, habituées à fermenter le riz, apportaient une dimension aromatique unique à notre création. Un pont microbiologique entre l'Allemagne de l'Est et l'archipel nippon.

Gose in the Shell matérialise notre conviction : les meilleures innovations naissent du dialogue respectueux entre traditions apparemment éloignées.

Accords mets-bière

Cette Gose nippone trouve naturellement sa place aux côtés de la cuisine japonaise, mais ses accords vont bien au-delà des sushis de base.

Commençons par l'évidence : sashimis de poisson gras, makis au concombre, chirashis variés. L'acidité de l'umeboshi fait écho à celle du riz vinaigré, tandis que la finesse du saké complète la délicatesse du poisson cru. L'harmonie est immédiate.

Plus surprenant : les fruits de mer européens. Huîtres de Belon, bulots, tourteaux décortiqués. Le profil salin de la Gose dialogue parfaitement avec l'iode océanique, créant cette sensation de marée qui monte en bouche.

Côté végétarien, elle sublime les légumes fermentés. Kimchi coréen, choucroute alsacienne, pickles maison : l'acidité se répond, les fermentations se parlent. Une conversation microbienne dans l'assiette.

Pour les audacieux, tentez l'accord avec un plateau de fromages de chèvre frais. La salinité de la bière révèle la minéralité du lait caprin, pendant que les levures de saké apportent cette rondeur qui enrobe l'ensemble.

Le mot de la fin

Gose in the Shell continue de couler dans nos lignes, preuve que l'audace interculturelle peut devenir classique. Cette bière incarne parfaitement notre approche : respecter les traditions pour mieux les transcender.

Chaque gorgée raconte l'histoire d'une rencontre improbable entre un style allemand du XVIe siècle et des ingrédients japonais millénaires. Un rappel que l'innovation la plus authentique naît souvent du métissage assumé des savoir-faire.

Cheers ! 🍻

The recipe